Durianne : une histoire mouvementée

Sous l’ancien régime, Durianne faisait partie de la paroisse de Ste-Agrève du Puy, la seigneurie s’est transmise à plusieurs reprises à différentes familles.

Elle fut d’abord propriété des évêques du Puy, puis devint au fil des siècles les possessions de divers bourgeois du Puy dont les Chabades qui la possèdent de 1350 à 1520. C’est à  l’un d’eux probablement  que l’on doit la construction des plus anciennes parties des bâtiments actuels.

Vers 1524, ils vendent la propriété aux Nogaret seigneurs de Trélans en Gévaudan. Pons de Nogaret fut assassiné par Aymard d’Espaly.

Après l’incendie du village pendant les guerres de religion, les Nogaret quittèrent Durianne et le vendirent aux Dorlhac (1596 à 1757) ; ils firent effectuer d’importantes réparations aux bâtiments  et rétablir l’ensemble des titres de rente et de propriété.

Au début du 18ème siècle, la dernière descendante des Dorlhac porte Durianne dans la famille Pons des Ollières, l’un des descendants vend la propriété en 1757 à Jean Chabrier marchand au Puy pour un de ses fils médecin.

Les mauvaises affaires et le décès du médecin laisseront la propriété à des héritiers mineurs et suite à une saisie en 1782, la famille Chabrier cédera le château à M. Reboul de Fonfreyde (1).

Ce dernier cédera la propriété à André Florimond Balme du Garay en 1836, descendant d’une très ancienne famille du Velay  qui compte magistrat, médecins et chanoines. La propriété demeure dans la descendance

Lors de la formation des communes en 1791, Durianne fait partie de la commune de Chadrac. En 1832, la section de Durianne est rattachée à la commune du Monteil.

 (1)    Le propriétaire Joseph de Fonfreyde apparaîtra aux côtés de  Gérard de Nerval lors de son voyage en Orient voir Cahiers de la Haute-Loire ed. 2019 « Sur les traces du mystérieux M. de Fonfrède » par Raymonde Prat 

La maison forte  de Durianne domine le lit pittoresque de la Loire, c’est un  des plus typiques manoirs du Velay, où l’élément défensif est actuellement très discret. Quelques tours circulaires flanquent un logis rectangulaire, largement ouvert sur l’extérieur. On y accède du côté Ouest par une tourelle d’escaliers dont les ouvertures remontent aux années 1500. La cuisine voûtée peut dater de la même époque. La plupart des fenêtres ont été agrandies sans doute au XVIIIe siècle, qui a vu également l’aménagement du parc. D’après Châteaux de La Haute-Loire 10 siècles d’Histoire 1993